Poème mis en musique 

Sans adieux

Patrick MAGOIS 2024

Hommage à nos disparues d’Algérie

Comment se quitter sans un adieu, sans un signe de la main,

Impossible d’imaginer que c’est notre dernier bout de chemin,

Ne pas savoir que demain sera autrement qu’aujourd’hui ?

Je serais seul pour poursuivre la route d’une vie que je fuis.

Personne ne t’a vu errer depuis ce triste et malheureux jour,

Nous n’avons comme seul souvenir, ce dernier acte de ton amour

Où, comme d’habitude, tu t’étais rendu à ton travail quotidien.

Ce sourire heureux de ne pas être informé de ce qu’il advient.

Où es-tu, toi mon père, mon frère, mon ami depuis tout ce temps,

Dans quelle histoire sordide es-tu entré par mégarde, pourtant

Qu’est-il advenu de tes aspirations profondes ainsi que tes rires ?

La méfiance que tu arborais semble t’avoir fait côtoyer le pire.

Et tu es parti pour toujours, une blessure au cœur qui saigne

Mais sans aucune nouvelle de ta part, faut-il que je craigne

J’ai cru longtemps que tu étais parti vers une autre aventure

De devoir accepter l’impensable, l’innommable torture.

Serais-tu tombé entre leurs mains assoiffées de vengeance

Nous aurions dû rentrer, avant cet odieux drame, en France,

Nous accusant de crimes que nous n’avons pas commis ?

Qu’ont-ils fait de ton corps, de quelle barbarie as-tu été soumis ?

Où es-tu, toi mon père, mon frère, mon ami depuis tout ce temps,

Dans quelle histoire sordide es-tu entré par mégarde, pourtant

Qu’est-il advenu de tes aspirations profondes ainsi que tes rires ?

La méfiance que tu arborais semble t’avoir fait côtoyer le pire.

Depuis tout ce temps, mon âme est en peine, en errance

Les fleurs sur la pierre tombale ne sont que pâles espérances

Dieu seul sait où ton corps gît, sans aucune attention

Je mourais sans avoir pu trouver les réponses à ma question.

Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à toi qui aimais la vie

J’aurais tant souhaité partager d’autres moments inassouvis

Toi, qui es resté dans nos cœurs, encore plus fort qu’avant

Qui resteront à jamais des rendez-vous où nous serons absents.

Où es-tu, toi mon père, mon frère, mon ami depuis tout ce temps,

Dans quelle histoire sordide es-tu entré par mégarde, pourtant

Qu’est-il advenu de tes aspirations profondes ainsi que tes rires ?

La méfiance que tu arborais semble t’avoir fait côtoyer le pire.