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Puisque l'on parle de guerre d'Algérie, pourquoi ne pas parler de guerre civile?

01/02/2025

Puisque l'on parle de guerre d'Algérie, pourquoi ne pas parler de guerre civile?

L'objet des articles sur le vocabulaire employé est de mettre en évidence la manipulation idéologique qui, souvent, en est à l'origine.

La guerre d’Algérie (1954-1962) aurait pu, sous certains aspects, être considérée comme une guerre civile, puisqu'elle a opposé des populations vivant sous une même souveraineté (l’Algérie étant alors une partie intégrante du territoire français). Cependant, plusieurs raisons expliquent pourquoi ce conflit n’a pas été officiellement reconnu comme une guerre civile.  

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  1. Une guerre de décolonisation, ou un conflit interne

 

  • Statut de l’Algérie : L’Algérie n’était pas une colonie classique, mais un territoire français divisé en départements. Cependant, elle restait sous une domination coloniale de fait, avec de grandes inégalités entre Européens et musulmans. Le fait d'insister sur les inégalités, sous entend un affrontement de classe entre des plus riches avares de leurs privilèges et des plus pauvres exploités. Il est indubitable qu'il existait des tensions sociales mais celles-ci ne recouvraient pas les origines ethniques. La vrai raison est à chercher ailleurs du côté du Djihad comme le montre Roger Vétillard.

 

  •  Reconnaissance internationale : Dès le début du conflit, les indépendantistes algériens du Front de libération nationale (FLN) ont présenté leur combat comme une guerre d’indépendance et non comme une lutte entre factions d’un même État. La notion d'Etat algérien qui préexistait à la conquête est une autre bataille idéologique.  Ce combat s'est mené à l'ONU. Celui qui a défendu les intérêts français s'appelait Jacques Soustelle. À l’ONU, il s’opposa à toute résolution qui assimilait la guerre d’Algérie à un mouvement de libération nationale. Son discours à l’ONU visait à présenter la "guerre d’Algérie" comme un enjeu de la Guerre froide et non comme un simple conflit de décolonisation. Il affirmait que l’indépendance exposerait les pieds-noirs et les harkis à des persécutions et massacres.
    Il plaidait pour un projet d’intégration, où les musulmans auraient les mêmes droits que les Européens au sein d’une Algérie française modernisée. Soustelle espérait convaincre la communauté internationale que seule la France pouvait garantir la stabilité et la prospérité de l’Algérie. Son combat à l’ONU visait à isoler le FLN diplomatiquement et à empêcher toute pression internationale sur la France. les évènements qui se produisaient en Algérie étaient du ressort de la politique intérieure française et n'avait rien à voir avec la politique internationale.

 

  • Soutien étranger : Le FLN a été soutenu par des pays étrangers (Égypte, Maroc, Tunisie, URSS), ce qui en fait un conflit qui dépasse le cadre d’une guerre civile classique. L'enjeu du FLN était d'avoir ce soutien international et d'internationaliser le conflit. toute l'argumentation était faite pour montrer l'existence de deux peuples et l'occupation du territoire de l'un par l'autre. D'où l'assimilation d'un mouvement terroriste à un mouvement de résistance.

 

→ Dans une guerre civile, les deux camps revendiquent généralement le contrôle d’un même État. Or, le FLN ne cherchait pas à prendre le pouvoir en France, mais à créer un État algérien indépendant. La question reste ouverte est-ce qu'une sécession n'est pas une guerre civile?

 

2. Une opposition entre une puissance coloniale et un mouvement indépendantiste  

 

  • La guerre civile implique habituellement deux factions issues du même peuple (exemple : guerre civile espagnole, guerre civile américaine).   Nous retrouvons là la question des deux peuples. L'Algérie était une constellation de plusieurs communautés aux multiples religions. La force des réseaux fréristes a été de donner à voir une société clivée économiquement suivant la vision communiste et religieusement suivant l'approche islamique. C'est la fameuse synthèse islamo-marxiste ou islamo-gauchiste.
  • Or, dans le cas de l’Algérie, le conflit opposait une armée régulière (l'armée française) à un mouvement de libération nationale (FLN) aux pratiques terroristes. le seul véritable clivage s'est fait sur la nature terroriste des actes de violence qui s'est opposé à une violence légitime.
  • La vision FLN et gauchiste en général à consisté à faire admettre qu'il ne s’agissait pas d’une lutte pour le contrôle du gouvernement, mais pour l’émancipation d’un territoire sous domination coloniale. Les buts de la violence FLN était une épuration ethnique. Elle l'a même revendiqué.

 

→ Le FLN ne voulait pas gouverner la France mais s’en détacher, ce qui distinguerait cette guerre des conflits civils classiques. En suivant ce raisonnement, toute sécession territoriale n'est pas une guerre civile. Ainsi la guerre de sécession aux Etats Unis n'était pas une guerre civile. Ce raisonnement ne tient pas.

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3. La diversité des camps et des conflits internes  
Bien que la guerre ait opposé globalement le FLN à la France, c'est une manipulation idéologique que de résumer le conflit pas à un simple affrontement entre deux blocs homogènes :  
- L’Algérie était traversée par des divisions internes :  
  - FLN contre Mouvement National Algérien (MNA), rival indépendantiste.  
  - FLN contre harkis (Algériens ayant combattu pour la France).  
  - Européens favorables à l’Algérie française contre ceux soutenant l’indépendance.  
  - Luttes internes au sein même du FLN.  
- La France était aussi divisée :  
  - Opposition entre les partisans de l’Algérie française et ceux soutenant son indépendance.  
  - Tentatives de coups d’État contre De Gaulle par des militaires pro-Algérie française (Putsch des généraux, 1961).  
  - Attentats de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) contre les autorités françaises jugées "traîtres".  

 

→ Ces divisions internes font penser à une guerre civile, mais la manipulation idéologique consiste à faire penser qu'elles n’étaient pas le cœur du conflit :.

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4. Une reconnaissance politique et juridique qui exclut la notion de guerre civile 
- Terminologie française officielle avant 1999 : La France a longtemps refusé de parler de guerre, préférant les termes "événements d’Algérie" ou "opérations de maintien de l’ordre".  Les organisations PN sentaient bien la manipulation idéologique et la légitimation du combat du FLN derrière cette dénomination.
- Reconnaissance en 1999 : Quand la France reconnaît  qu’il s’agit d’une guerre, elle adopte l’expression "guerre d’Algérie", et non "guerre civile".  
- Droit international : Sous l'impulsion des Etats Unis, les instances internationales (ONU) ont toujours considéré le conflit comme une guerre de libération nationale et non une guerre civile.

 

→ Qualifier le conflit de "guerre civile" reviendrait à nier son caractère colonial et indépendantiste.

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Conclusion
Même si la guerre d’Algérie comportait des éléments d’un conflit interne, elle est avant tout considérée comme une guerre de décolonisation opposant un État colonisateur à un mouvement indépendantiste. L’enjeu principal était l’indépendance d’un territoire, et non la prise de contrôle d’un même État par deux factions opposées, ce qui est la caractéristique essentielle d’une guerre civile.  

 

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